Stress et burn-out au travail

En résumé, vous êtes stressé… Et si vous continuez ainsi, vous allez droit dans le mur, au burn-out (qui peut être traduit par « cramé », « consumé de l’intérieur »). On parle également d’épuisement.

Dans cet article, vous trouverez des éléments de compréhension du stress et du burn-out et vous pourrez voir, sentir, si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, un peu, beaucoup, complètement…

Le stress correspond à une réaction physiologique normale et adaptative de l’organisme pour s’adapter au changement de l’environnement. Nous sommes programmés génétiquement pour répondre aux menaces et ainsi le stress est comme une alarme qui signale un danger. Il peut se révéler très utile dans une situation exigeant une réaction rapide comme une fuite.

Le stress est souvent attribué au travail, mais de nombreuses situations de la vie courante peuvent être source de stress : une pression quotidienne au travail mais aussi à l’école ou à la maison, une séparation, un déménagement, un changement de travail, l’apparition d’une maladie…

Le stress est une réaction naturelle non toxique quand elle est ponctuelle. Elle peut se répéter indéfiniment sans aucune conséquence sur l’organisme, si à toute phase d’alarme succède assez rapidement une phase de détente.

Par contre, elle devient toxique quand elle est habituelle. Sa chronicité et son intensité entraînent un déséquilibre des métabolismes de base, un détournement des sources d’énergie au profit de certains organes et au détriment d’autres, la mise au ralenti de certaines fonctions. En effet, face à un danger, l’adrénaline est secrétée pour nous donner de l’énergie et aiguiser nos sens. Ensuite, le cortisol, aussi appelé hormone du stress, est produit pour récupérer de l’énergie. Et sans phase de détente, le taux de cortisol augmente en permanence, et j’aime utiliser cette image qu’il « empoisonne le corps petit à petit ». Quand les capacités d’adaptation de l’individu sont dépassées, on parle alors de stress chronique.

Remarque : Dans le cas d’un épisode traumatique brutal (catastrophe naturelle, attentat, agression), il est question de stress aigu, autre sujet que celui abordé ici.

A chacun ses situations stressantes ! En effet, le stress dépend de l’appréciation subjective de la situation. Il résulte d’un déséquilibre :

La capacité d’adaptation face au changement est également une composante des états de stress. Elle dépend de la personnalité, des représentations, de l’expérience, des valeurs mais aussi d’aspects plus inconscients comme les croyances et les conditionnements.

Le stress sera donc variable en fonction des personnes. Une situation sera stressante pour les uns, non pour les autres. Il est aussi variable au cours de la vie des personnes.

Les symptômes du burn-out sont de différentes natures et ils peuvent être plus ou moins aigus :

• Émotionnel : perte d’intérêt / ennui – autodépréciation / doute de ses capacités / perte de confiance en soi – sentiment de découragement / d’impuissance – irritabilité
• Intellectuel : baisse de l’attention et de la concentration – troubles de la mémoire – indécision / perte du sens des priorités – difficultés à réfléchir face à la masse des problèmes à résoudre – désorganisation, altération de la qualité du travail
• Physique : troubles du sommeil / fatigue / difficulté à se lever le matin – maux de tête – troubles digestif – mal de dos – tensions musculaires (nuque, épaules…) – problèmes ORL – problèmes de peau – perte de sensibilité ou sensibilité exacerbée aux bruits par exemple
• Relationnel : baisse de l’empathie – repli sur soi / isolement social – agressivité
• Comportemental : augmentation des heures de travail pour compenser l’efficacité perdue – abus d’alcool, café, tabac – consommation de médicaments – conduites alimentaires perturbées – ruminations d’ordre professionnel dans la vie privée – désengagement / envie de changer de travail

Attention, la symptomatologie du burn-out est complexe, peu spécifique et évolutive. L’aggravation est progressive, et à ce sujet je raconte souvent à mes patients « L’histoire de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite ». Si on vous plongeait aujourd’hui dans vos conditions actuelles de travail, que ressentiriez-vous (l’eau de la casserole serait-elle brûlante ou juste chaude) ? Resteriez-vous ou au contraire auriez-vous envie de sauter tout de suite hors de la casserole ?

Le burn-out est une conséquence d’un stress chronique au travail qui se transforme en épuisement physique et émotionnel.

Ce stress chronique provient :

• du travail : Surcharge, faible contrôle sur son travail, faibles reconnaissance et récompenses, manque d’équité, conflits de valeurs, manque de clarté des objectifs et des moyens, qualité des relations professionnelles, charge émotionnelle importante des métiers du soin et de l’aide,

• et de la relation que vous entretenez avec le travail : Les personnes que je reçois et qui souffrent de burn-out sont en général très engagées dans leur travail, fiables, peu absentes, elles ont des valeurs fortes, elles sont souvent perfectionnistes, très soucieuses des besoins des autres et moins de leurs propres besoins.

Vous vous reconnaissez ? Quelles limites posez-vous aujourd’hui ?

Vous vous dites certainement « Ah oui, mais je ne peux pas ralentir, ce n’est pas possible, j’ai trop de choses à faire, tout est important, mon employeur, mon activité, mes collègues ont besoin de moi… ».

Quand des patients disent cela, je réponds sans détour : « Si vous continuez comme cela, un jour ce sera l’EFFONDREMENT, et pendant plusieurs mois, minimum 6 , vous ne pourrez plus du tout travailler… »

Et, c’est quoi l’effondrement ? Un matin, vous n’arrivez pas du tout à vous lever, ou une fois levé, vous fondez en larmes dans votre salle de bains. Sur la route du travail, vous êtes pris de panique, l’idée d’aller au travail vous est insupportable. Vous êtes pris d’une profonde colère et vous envoyez violemment tout promener, des personnes ou des objets. Vous fondez en larmes lors d’une réunion, ou devant votre ordinateur, figé, dans l’incapacité de bouger, de réfléchir… Cela ne fait pas rêvez, n’est-ce pas ?

Vous vous retrouvez dans ces descriptions ? Vous avez envie de sortir de cette spirale ? Vous pouvez poursuivre votre lecture avec l’article suivant qui donne des pistes concrètes pour réduire les symptômes du stress.